Boycott des vidéo-audiences par les avocats : « Nous ne lâcherons pas »
Il est à des années-lumière de faire l’unanimité. Le dispositif de vidéo-audiences, pour plaider à distance les recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) des demandeurs d’asile déboutés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), suscite toujours une levée de boucliers. Depuis le 14 mars, des avocats du barreau de Paris refusent de plaider à la CNDA pendant les créneaux où des audiences par vidéos interposées sont prévues.
Dans l’auditorium de la maison du barreau, mardi 19 mars, le vice-bâtonnier de Paris a le visage grave. Basile Ader déplore une « déshumanisation » et une « maltraitance » de la justice. Cette nouvelle forme d’audience, expérimentée à Lyon et Nancy, est considérée comme d’autant plus inacceptable « dans un domaine où l’humain est primordial et où c’est l’intime conviction du juge qui décide de la vie d’une personne et de sa famille », s’alarme Serge Deygas, bâtonnier désigné de Lyon.